Chez les AZA/NI, nous aurions bien volontiers éviter d’écrire sur ce dernier pavé dans la marre de Houellebecq, mais la polémique enfle au point tel que nous ne pouvions point ne point en parler. Pas un seul moment, que ce soit aux infos, sur le Net ou dans les forums radiophoniques sans qu’on agite l’étendard du danger de l’islamisation rampante de la société européenne, étayée en cela par le « Soumission », livre déjà pris d’assaut par les intégristes cathos et autres crétins, ce qui doit bien faire sourire sous cape l’écrivain qui a souvent été snobé à ses débuts.
D’autant que ce livre n’est même pas sorti en librairies et le lire au mauvais format PDF téléchargeable sur le Net doit être d’un fatiguant qu’il ne doit pas être bien lu, donc mal compris. Surtout, surtout si on n’a jamais bouquiné du Houellebecq !
Nous ne prétendons pas connaître le personnage en personne et loin de nous l’idée d’en faire son profil psychologique. Toutefois, nous savons qu’un écrivain qui a une certaine renommée obtient cette dernière parce qu’il ou elle livre une part de lui-elle-même dans ses textes. Sinon, autant écrire des « Martine va à la plage » !
Michel Houellebecq est un écrivain « hors normes » qui tape dans le mille pour ceusses qui n’ont jamais lu ses romans précédents et qui ne connaissent pas le personnage. Pour ceusses-là justement, Houellebecq est devenu un visionnaire, voire un prophète, qui abonde dans le sens de l’islamophobie ambiante et pour sûr que son roman va cartonner aux côtés d’un Zemmour ou d’une Trierweiler. Pas sûr que ce soient de bonnes références et Michel doit se sentir assez mal à l’aise d’être comparé à ces deux écrivaillonNEs de bas-étages.
C’est que le personnage adore la controverse et la provocation et pour ceusses qui ont lu ses bouquins au moment de leur parution. On adore – ou on hait – le Houellebecq qui tire à boulets rouges sur une société qu’il caricature avec succès. Car c’est souvent un constat cynique de la société du spectacle auquel cet écrivain s’adonne, griffant au passage toutes celles et ceux qui en font partie. « Soumission » est donc pris hors contexte de l’oeuvre générale de Michel Houellebecq et fait déjà les choux gras des islamophobes de tous poils.
Si je n’ai point encore lu « Soumission », j’ai lu – avec « Soumission » qui n’est pas encore sorti en librairie – la moitié de ses romans dont les deux premiers et en son temps. C’est pourquoi je me permets de rabattre les caquets de celles et ceux qui vont user de ce pamphlet pour déclencher un « djihad » contre les musulmans. Et de les amener plutôt à lire ou relire Houllebecq, ses œuvres et sa biographie si besoin est, afin de mieux cerner le personnage. Pour ce, Wikipedia nous sert déjà matière à réflexion.
Sinon, pour celles et ceux qui doutent encore ou qui n’ont pas envie de lever le petit doigt pour faire des recherches, une bonne critique se trouve sur le site La règle du Jeu
